Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/86

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cet égard, ayant toute honte secouée et paraissant avoir pris son parti, soit qu’il s’étourdît ou autrement. Il m’a paru fort instruit des petites choses et des petits détails sans que cela le dérangeât, ni sans se compromettre sur les grandes choses. La discrétion était née avec lui ; cependant on croit que, dans le particulier, il disait tout à la marquise… Il m’a paru qu’il lui parlait fort librement, en maîtresse qu’il aimait, mais dont il voulait s’amuser et qu’il sentait qu’il n’avait que pour cela, et elle, se conduisant très bien, avait beaucoup de crédit, mais le Roi voulait toujours être le maître absolu et avait de la fermeté là-dessus… On fut deux heures à table avec grande liberté et sans aucun excès. Ensuite, le Roi passa dans le petit salon, il y chauffa et y versa lui-même son café, car personne ne paraissait là et on se servait soi-même. Il fit une partie de comète avec Mme de Pompadour, Coigny, Mme de Brancas et le comte de Noailles ; petit jeu ; le Roi aimait le jeu, mais Mme de Pompadour le haïssait et paraissait chercher à l’en éloigner. Le reste de la compagnie fit deux parties, petit jeu. Le Roi ordonnait à tout le monde de s’asseoir, même à ceux qui ne jouaient pas ; je restai appuyé sur l’écran, à le voir jouer. Mme de Pom-