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instant s’asseoir auprès de la Reine quand elle joue « à cavagnole » ; lui dire quelquefois un mot presque aimable, lorsqu’elle va le voir le matin, dans sa chambre ; l’inviter même à Choisy, où, lui annonce-t-il, elle aura « un bon dîner, les vêpres et le salut », toutes choses dont elle est gourmande… Cette visite à Choisy, en novembre 1745, deux mois après la présentation de Mme de Pompadour, a laissé un souvenir attendri à la pauvre Reine. Le Roi l’a reçue d’un air agréable ; il lui a fait les honneurs du château transformé, de la chambre meublée en satin blanc brodé d’or et de chenille, du cabinet meublé de « velours à parterre ». Au salon, le Roi, toujours debout, a proposé à la Reine de s’asseoir, et pendant le dîner « en maigre », il a paru d’assez bonne humeur, si bien que la Reine « n’a montré aucun empressement à partir », mais qu’elle a parlé, de fort bonne grâce, à Mme de Pompadour, « respectueuse et point empressée ». Au retour, une surprise attendait Marie Leczinska dans son appartement de Versailles, nettoyé, embelli, pendant son séjour à Fontainebleau. Les dorures de la chambre ont l’éclat du neuf ; les murs sont tendus de tapisseries représentant des sujets tirés de l’Écriture sainte, et