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le démon de midi

pouvaient se distraire du quatuor avec un nombre illimité de concubines. Mustapha Kemal a changé cet ordre ancien. Les Turcs ont remplacé le fez par une horrible casquette dont ils tournent la visière sur leur nuque lorsqu’ils font leurs prosternations rituelles. Ils possèdent une seule épouse, dévoilée comme les Franques, et, comme les Francs, ils satisfont l’instinct polygamique avec des personnes qu’ils n’ont pas la charge d’entretenir, qu’ils prennent, si l’on peut dire, en location. Et cela s’appelle le Progrès.

Dans nos pays occidentaux, d’où ce Progrès est venu, la religion et la loi ont bridé l’instinct polygamique de l’homme, pour le plus grand bien du mariage, car le mariage, honni de certaines féministes, est, malgré ses imperfections, favorable à la femme. C’est pour elle et pour ses enfants qu’il a été institué. Les devoirs qu’il lui impose sont la contrepartie nécessaire des droits qu’il lui assure. Hors du mariage, la femme est livrée au bon plaisir de l’homme qui la prend, la possède, la rend mère, s’en dégoûte et la laisse là, pour recommencer ailleurs l’aventure. Avant de démolir la vieille maison branlante, où man-