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la femme et son secret

que le confort moderne, la femme émancipée fera bien de méditer ces vérités vieilles comme la civilisation. Changer les institutions ne signifie pas changer la nature.

Les musulmans, qui connaissaient la nature et l’humeur des deux sexes, ne pensaient pas que la femme fût moins tendre à la tentation que l’homme, et, pour défendre du Malin cette fragile créature, ils l’enfermaient soigneusement. Grilles sur grilles, verrous sur verrous, un nègre à la porte avec un grand sabre, des eunuques pour le service intérieur, et, quand Aïcha ou Zeneb allaient au bain, un sac sur la tête, troué à la place des yeux, et un manteau ficelé à la taille !… La plus belle des houris, ainsi vêtue, était un informe paquet, mais la plus vilaine des vieilles sorcières faisait rêver le passant qui avait entrevu le coin de son œil ou le bout de son pied.

Avec toutes ces précautions, les bons Turcs étaient trompés, comme les autres.

Dans les pays chrétiens, la fidélité conjugale a paru si difficile à maintenir que l’Église a aidé la faiblesse humaine par une grâce particulière. Le mariage religieux est un sacrement, doué d’une vertu surnaturelle. Le ma-