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le démon de midi

Vétilles, mesquineries. Hélas ! des édifices qu’on avait construits pour durer longtemps, sont ruinés par des insectes qui rongent invisiblement leur charpente. La maison conjugale, fondée sur l’amour et l’amitié des époux, pour abriter les enfants, se défera-t-elle parce que l’homme et la femme auront regardé par les fenêtres, la vie qui passe et qui les sollicite ?

Elle résisterait mieux si tous les époux comprenaient que le bonheur est une œuvre de chaque jour, et que la faiblesse humaine a besoin d’être aidée, enfin si chacun d’eux, malgré les tracas du ménage, ou les obsédants devoirs du métier, consentait à s’occuper un peu de l’autre.

— Regarde mon chapeau que j’ai choisi pour te plaire.

— Je n’ai pas le temps…

— Lisons ensemble ce livre que j’aime.

— Je n’ai pas le temps…

— Vois ce beau printemps qui fleurit. Le laisserons-nous passer, inutile ? Je voudrais sortir avec toi, tous deux, tout seuls…

— Je n’ai pas le temps…

— Embrasse-moi. Prends-moi dans tes bras.