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L’HÉROÏSME FÉMININ

elle leur répondra en leur présentant le visage du Vice, et ses cornes de bouc.

Ces amants que nous avons vus, se rencontrer et se reconnaître, à la lueur d’un éclair, ils sont, l’un pour l’autre, la promesse du bonheur, qui inclut la parfaite volupté. Le livre de leur vie, à cette page qu’ils tournent ensemble, leur tombe des mains, et ils ne lisent pas plus avant.

Questi che mai da me non fia diviso,
La bocca mi bacia tutto tremante…

Que l’orage infernal les emporte ! L’enfer même ne peut séparer Paolo et Francesca, unis pour l’éternité, dans le tournoyant essaim des âmes pécheresses.

Ce bonheur de l’amour comblé, des amants l’ont refusé par scrupule. C’est une haute vertu, qu’il faut louer d’autant plus qu’elle n’empêche pas les regrets. Ainsi des croyants augmentent leurs mérites devant Dieu. Mais les incroyants n’ont-ils pas le sentiment douloureux d’avoir fait un sacrifice stérile ?

Ceci nous ramène, par un assez long détour,