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la femme et son secret

Elles revêtent des robes d’or qui sont de vieux journaux attachés par des épingles. Elles reçoivent un médecin et soignent un malade. Elles sont des actrices sur un théâtre, des écuyères dans un cirque. Et leurs paroles, leurs gestes, leur activité, révèlent leur aptitude naturelle à observer la vie, à la représenter, à la vivre.

J’ai connu des garçons qui régnaient sur un royaume idéal construit dans la fiction, royaume organisé, délimité et gouverné selon des règles précises. Tel ce roi de « Choranie » âgé de huit ans, qui parlait si gravement de ses trois provinces « choraniennes », de ses ports de mer, de sa flotte, de son armée, des guerres qu’il avait dû livrer à des voisins pour défendre son indépendance.

Je me souviens de cet autre enfant, également roi et monarque absolu, qui envoyait à ses camarades des billets ainsi rédigés :

« Je suis eureu de vous anoncer que vous êtes nomé premier ministre. »

Signé :
« Charles Ier, Roi. »