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la femme et son secret

gination d’une fille mal contente de son destin et secrètement ambitieuse. Ces aventures finissent par le mariage, car les familles, averties, tiennent à la « réparation », ou, s’il n’y a pas de « réparation » possible, elles finissent par le drame caché du désespoir. Mais, dans aucun cas, les familles et les jeunes filles « compromises » ne disent et ne pensent que « ça n’a pas d’importance » et les jeunes gens qui se marient tiennent encore à épouser une vierge.

Il faut savoir ce que l’on veut et oser le dire. Le contact perpétuel des filles et des garçons n’est pas sans conséquences chez les peuples nordiques. Sera-t-il donc sans conséquences chez les peuples où le sang parle plus fort et dont la tradition sentimentale a produit Don Juan, Chérubin, Desgrieux, Fortunio ? L’existence de ces types littéraires a un sens. Ils expriment un des désirs de notre race ; ils sont une des voix de notre instinct, tout comme Chrysale en est une autre.

Les Français aiment l’amour. Ils aiment la femme de leur pays, reine au foyer, reine au salon, mineure devant la loi, et, par les