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CHOSES ET GENS DE PROVINCE

d’ailleurs aucun mal à la population, et se dirigent en masse vers la gare.

» — Nous voulons aller à Yldiz, voir notre père le Sultan, et nous assurer qu’il est vivant et libre…

» Trois cents cinquante environ purent ainsi partir… Un peu avant de débarquer à Constantinople, ils furent arrêtés par le ministre de la Guerre qui les tança d’importance. Néanmoins, ils furent conduits à Yldiz, et ils aperçurent leur père le Sultan qui leur fit donner à manger et à boire et leur conseilla de rentrer chez eux…

Un des fumeurs, jetant sa cigarette, conclut :

— C’était le prologue, le lever du rideau… Ah ! l’affaire du 13 avril ne nous a pas surpris !…

— Andrinople a envoyé des troupes nombreuses, des volontaires ?…

— Oui, beaucoup. Mais il y avait aussi beaucoup de soldats qu’on devait licencier et qu’on a renvoyés dans leur pays, en Anatolie. Au croisement des lignes de Constantinople et de