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CHOSES ET GENS DE PROVINCE

Des passants, rendus curieux par notre curiosité, s’arrêtent pour voir, nous entourent… Alors, les soldats du poste tombent dessus, à coups de crosse… Et les bons passants, un peu houspillés et sans rancune, s’écartent docilement.

Marguerite déclare que c’est très vilain… « car enfin, ces gens sont Turcs, comme les soldats. .. » Elle veut s’en aller « puisqu’on fait des injustices… » Et nous repartons, parmi les promeneurs, qui sont très nombreux, très pressés, dans cette rue… C’est l’heure où l’on commence à illuminer, pour le dernier soir des fêtes. Les boutiques ont toutes des lanternes, des lampions ou de simples chandelles, et des guirlandes multicolores en papier découpé. L’intérieur est éclairé vivement par des lampes à pétrole munies de réflecteurs en fer-blanc, et quelquefois par des fourneaux. Ça sent l’huile bouillante, le poisson frit, le gigot brûlé. Dans les restaurants ( ?) où des clients accroupis mangent les beureks, — sortes de beignets au fromage, — et les dolmas, — bou-