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LA VIE AU HAREM

L’affabulation est simple. Nous avons vu ce sujet traité par de nombreux écrivains. Nous connaissons le méchant mari, la danseuse perverse, l’épouse vertueuse qui, trompée et ruinée, gagne sa vie en donnant des leçons de musique. Cette histoire morale et attendrissante, contée par une dame turque, reprend une espèce d’originalité.

Ce qui étonne le lecteur, c’est l’extrême naïveté de l’auteur quand il passe de l’analyse sentimentale aux détails de la vie pratique. On voit comment une personne, enfermée dans son foyer, se représente les réalités sociales et la lutte pour la vie.

Fatmé Alié pense que la femme doit exercer un métier et gagner de l’argent. C’est fort bien. Mais l’héroïne du livre se tire d’affaire avec une facilité aussi enviable que surprenante, et celles qui tenteraient de l’imiter risqueraient quelques déceptions.

Le père de Bédia, Nasmi bey, s’était ruiné parce qu’il aimait trop le plaisir et la musique. « Il passait pour maître, même parmi les pro-