Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/14

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prévoir, il sentit bien qu’il n’aurait jamais assez de forces pour s’en débarrasser, et ne perdit point son temps à faire d’inutiles efforts. Mais toujours occupé de ce que son état exigeait, il s’appliqua sérieusement à sauver les apparences, et à mettre le plus de décence qu’il lui serait possible, dans l’extérieur de sa conduite. Il se fit donc un devoir de jeter le voile sur toutes les libertés qu’il prenait. Quand il se livrait à ses goûts, il était sûr du secret. On ne peut pas concevoir comment, dès le lendemain, toutes les actions étaient connues et publiées, et (comme on peut croire) avec des notes et des additions autant qu’il en fallait. Cependant Sanfrein qui croyait jouir du mystère, se comportait en public avec une discrétion qui