Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/94

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Galien adopte ces idées. Cette humeur dit-il, n’est que la partie la plus subtile de toutes les autres, elle a ses veines & ses nerfs qui la portent de tout le corps aux testicules[1]. En perdant la semence, dit-il ailleurs, on perd en même temps l’esprit vital ; ainsi il n’est point étonnant qu’un coït trop fréquent énerve, puisqu’il prive le corps de ce qu’il a de plus pur[2]. Le même auteur nous a conservé dans son histoire de la Philosophie, les opinions de différents Philosophes anciens sur ce sujet : qu’on me permette de les rapporter ici. Aristote, dont les ouvrages physiques seront estimés tant qu’on connoîtra le prix des observations, & le mérite & la difficulté qu’il y a à en ouvrir la carrière, l’appelle l’excrément du dernier aliment, (ce qui signifie en termes plus clairs, la partie la plus perfectionnée de nos alimens,) qui a la faculté de reproduire des corps semblables à celui qui l’a produit. Pythagore dit que c’est la fleur du sang le plus pur. Alcmœon son élève, Physicien & Médecin distingué, l’un des premiers qui aient connu l’importance de dissé-

  1. De Spermate, l. 1, c. 1. t. 8, p. 215.
  2. De Semine, l. 1, c. 25, t. 1, p. 1282.