Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/97

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nité de maux, si fréquents & si bizarres ? Pour répondre positivement à cette question, il faudrait connoître intimement la nature de ces deux humeurs. Nous sommes loin de ce degré de connoissance, & nous n’avons à proposer que d’ingénieuses & de probables conjectures.

L’on comprend aisément, dit M. Hoffman, comment il y a un rapport si étroit entre le cerveau & les testicules ; puisque ces deux organes séparent, du sang, la lymphe la plus subtile & la plus exquise, qui est destinée à donner la force & le mouvement aux parties, & à servir même aux fonctions de l’ame. Aussi il est impossible, qu’une dissipation trop abondante de ces liqueurs ne détruise pas les forces de l’ame & du corps[1]. Le liquide séminal, dit-il ailleurs, se distribue comme les esprits animaux séparés par le cerveau, dans tous les nerfs du corps : il paroît être de la même nature ; de-là vient, que plus on en dissipe, moins il se sépare de ces esprits. M. de Gorter est dans la même idée : le sperme est la plus parfaite & la plus importante des liqueurs

  1. Même endroit, Cas. 101, p. 293.