Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 1.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sions parlementaires dans les deux Chambres, et qui restera le résumé le plus fidèle et le plus complet de la question pénitentiaire.

Il en fut encore de même lorsqu’en 1847 la Chambre fut solennellement saisie de la question d’Afrique par la présentation d’un projet de loi, qui proposait l’établissement de colonies militaires[1]. Il avait, dans le cours de ses voyages, observé beaucoup d’établissements de colonisation ; il avait en 1841 et en 1846, visité l’Algérie ; il avait vu nue et déserte cette terre jadis fertile, qui fut le grenier de Rome ; il avait cru apercevoir les causes du mal et les moyens d’y remédier. Ce qu’il pensait, il le dit à la Chambre avec la vivacité d’un témoin convaincu et l’autorité d’un économiste éclairé. Il fut nommé rapporteur, et son rapport, en présence duquel le ministère retira son projet, renferme l’exposé des vrais principes qui doivent diriger la France dans le gouvernement de ses possessions d’Afrique.

Quelque frappé qu’on puisse être d’abord de la différence des facultés qui sont nécessaires pour la composition de grands ouvrages tels que ceux de Tocqueville, et de l’aptitude que réclament les travaux législatifs, on aperçoit bientôt le lien qui unit ces œuvres si diverses de leur nature, et on comprend comment celui qui avait observé, dans les pays étrangers, les États à esclaves,

  1. Sous le titre de Camps agricoles.