Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 2.djvu/383

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période, l’État de New York suivait une progression contraire : en 1790, il avait au Congrès dix représentants ; en 1813, vingt-sept ; en 1823, trente-quatre ; en 1833, quarante. L’Ohio n’avait qu’un seul représentant en 1803 ; en 1833 il en comptait dix-neuf.

Il est difficile de concevoir une union durable entre deux peuples dont l’un est pauvre et faible, l’autre riche et fort, alors même qu’il serait prouvé que la force et la richesse de l’un ne sont point la cause de la faiblesse et de la pauvreté de l’autre. L’union est plus difficile encore à maintenir dans le temps où l’un perd des forces et où l’autre est en train d’en acquérir.

Cet accroissement rapide et disproportionné de certains États menace l’indépendance des autres. Si New York, avec ses deux millions d’habitants et ses quarante représentants, voulait faire la loi au Congrès, il y parviendrait peut-être. Mais alors même que les États les plus puissants ne chercheraient point à opprimer les moindres, le danger existerait encore, car il est dans la possibilité du fait presque autant que dans le fait lui-même.

    nouveau nombre total des députés à l’ancien, et d’autre part au rapport des proportions d’accroissement de la Virginie et de toute l’Union. Ainsi, pour que le nombre des députés de la Virginie reste stationnaire, il suffit que le rapport de la proportion d’accroissement du petit pays à celle du grand soit l’inverse du rapport du nouveau nombre total des députés à l’ancien ; et pour peu que cette proportion d’accroissement de la population virginienne soit dans un plus faible rapport avec la proportion d’accroissement de toute l’Union, que le nouveau nombre des députés de l’Union avec l’ancien, le nombre des députés de la Virginie sera diminué.