Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 2.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapide que le nombre de ses habitants. Aujourd’hui ce sont les Américains eux-mêmes qui transportent chez eux les neuf dixièmes des produits de l’Europe[1]. Ce sont encore des Américains qui apportent aux consommateurs d’Europe les trois quarts des exportations du nouveau monde[2].

Les vaisseaux des États-Unis remplissent le port du Havre et celui de Liverpool. On ne voit qu’un petit nombre de bâtiments anglais ou français dans le port de New York[3].

Ainsi non seulement le commerçant américain brave la concurrence sur son propre sol, mais il combat encore avec avantage les étrangers sur le leur.

  1. La valeur totale des importations de l’année finissant au 30 septembre 1832 a été de 101,129,266 dollars. Les importations faites sur navires étrangers ne figurent que pour une somme de 10,731,039 dollars, à peu près un dixième.
  2. La valeur totale des exportations, pendant la même année, a été de 87,176,943 dollars ; la valeur exportée sur vaisseaux étrangers a été de 21,036,183 dollars, ou à peu près le quart (William’s register, 1833, p. 398.)
  3. Pendant les années 1829, 1830, 1831, il est entré dans les ports de l’Union des navires jaugeant ensemble 3,307,719 tonneaux. Les navires étrangers ne fournissent à ce total que 544,571 tonneaux. Ils étaient donc dans la proportion de 16 a 100 à peu près (National Calendar, 1833, p. 304).

    Durant les années 1820, 1826 et 1831, les vaisseaux anglais entrés dans les ports de Londres, Liverpool et Hull, ont jaugé 443,800 tonneaux. Les vaisseaux étrangers entrés dans les mêmes ports pendant les mêmes années jaugeaient 159, 431 tonneaux. Le rapport entre eux était donc comme 36 est à 100 à peu près (Companion to the Almanac, 1834, p. 169).

    Dans l’année 1832, le rapport des bâtiments étrangers et des bâtiments anglais entrés dans les ports de la Grande-Bretagne était comme 29 à 100.