Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/117

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— Oui, mais moi je pose un autre principe qui embrasse celui de la liberté, expliqua Alexis Alexandrovitch, appuyant sur le mot « embrasse » et mettant de nouveau son pince-nez pour relire à son interlocuteur le passage où était exposée cette pensée.

Après avoir feuilleté le manuscrit joliment écrit, avec de grandes marges, Alexis Alexandrovitch relut ce passage.

— Je ne veux pas du système des protections ni pour l’avantage des particuliers ni pour le bien général des classes, inférieures ou supérieures, dit-il regardant Oblonskï par-dessus son pince-nez. Mais ils ne peuvent pas le comprendre. Ils ne sont occupés que des intérêts personnels et ne s’intéressent qu’aux phrases.

Stépan Arkadiévitch savait que quand Karénine se mettait à parler de ce qu’ils font et pensent, ceux-là même qui ne voulaient pas examiner ses projets et étaient la cause de tous les maux de la Russie, on approchait de la fin, c’est pourquoi il renonça bien volontiers au principe de la liberté et acquiesça à tout. Alexis Alexandrovitch se tut, feuilletant son manuscrit.

— Ah ! à propos ! fit Stépan Arkadiévitch, je voulais te demander de dire un mot pour moi à Pomorsky, dès que tu en auras l’occasion. Je désirerais vivement la place de membre de la commission des Agences réunies du Crédit Mutuel des chemins