Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/377

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ments et les paroles : « institution divine des sacrements, » pour comprendre ensuite la tromperie sur laquelle la théologie tâche d’établir le dogme des sacrements. On énumère sept sacrements, et on dément les diverses doctrines mensongères sur les sacrements appartenant aux autres chrétiens, sauf ceux de notre hiérarchie.

Voici ces doctrines mensongères :

1o Quant à la matière ou substance des sacrements, suivant Luther, ce sont de simples signes des divines promesses, ayant pour but d’exciter la foi en Jésus-Christ qui pardonne les péchés. Suivant Calvin et Zwingle, ce sont des signes de la grâce divine, par lesquels l’élu est assuré de la foi et des promesses divines qu’il a reçues, ou plutôt assure toute l’Église de sa foi bien plus que lui-même. Les sociniens et les arminiens ne voient dans les sacrements que des cérémonies extérieures qui distinguent les chrétiens de ceux qui professent une autre religion. Les anabaptistes n’envisagent les sacrements que comme des signes allégoriques de la vie spirituelle. Pour les swédenborgiens ce sont des symboles de l’union mutuelle de Dieu avec l’homme. Les quakers et nos pneumatomaques, en rejetant tout à fait le côté visible des sacrements, n’y voient que des actes intérieurs spirituels de la lumière céleste. Quelle que soit leur divergence, toutes ces idées et autres semblables des différentes sectes du protestantisme sur les sacrements s’accordent en ce qu’elles repoussent la véritable idée de sacrements, et ne les reconnaissent pas comme des actions saintes extérieures, qui communiquent réellement aux fidèles la grâce divine, régénèrent, renouvellent et sanctifient, l’homme.

2o Quant au nombre des sacrements, le protestantisme ne s’est pas borné à rabaisser la véritable idée de