Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/200

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XXIX

Quand l’officier français entra avec Pierre dans la maison, celui-ci crut de son devoir d’affirmer de nouveau au capitaine qu’il n’était pas Français et voulut se retirer. Mais l’officier français ne voulait rien entendre. Il était tellement poli, aimable et reconnaissant envers Pierre que celui-ci, n’ayant pas le courage de refuser, s’assit avec lui dans le salon, la première pièce où ils entrèrent. Aux affirmations de Pierre, niant qu’il fût Français, le capitaine ne pouvant évidemment comprendre qu’on pût renoncer à un titre si flatteur, haussa les épaules et dit que s’il tenait absolument à passer pour un Russe, c’était bon, mais que néanmoins, il était lié à jamais avec lui par la reconnaissance pour le salut de sa vie.

Si cet homme eût été doué de la capacité de comprendre les sentiments des autres et de deviner ceux de Pierre, Pierre se serait probablement