Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/240

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XXXIII

Le 3 septembre, Pierre s’éveilla très tard. Il avait mal à la tête ; l’habit dans lequel il avait dormi lui pesait sur le corps, et son âme était vaguement honteuse d’un acte quelconque commis la veille. Cet acte honteux était sa conversation avec le capitaine Ramballe.

La pendule marquait onze heures, mais la rue semblait particulièrement sombre. Pierre se leva, se frotta les yeux, et aperçut le pistolet incrusté, que Guérassime avait replacé sur le bureau. Pierre se rappela où il se trouvait et ce qu’il devait faire ce jour.

« Ne suis-je pas en retard ? Non ; probablement qu’il ne fera pas son entrée à Moscou avant midi, » se dit-il. Pierre ne se permit point de réfléchir à ce qu’il allait faire, il ne pensait qu’à agir au plus tôt.

Pierre avait rajusté son habit, pris le pistolet à