Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol11.djvu/93

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portant. On le conduisait dans une calèche fermée. Un vieux valet de chambre, à l’air respectable, était sur le siège, près du cocher. Derrière, dans une voiture, suivaient le docteur et deux soldats.

— Venez chez nous, s’il vous plaît. Les maîtres partent. Toute la maison reste vide, dit la vieille au vieux serviteur.

— Eh quoi ! reprit le valet de pied. Nous n’espérons pas même le mener jusqu’à la place ! Nous avons notre maison à Moscou, mais c’est loin et il n’y a personne.

— Chez nous, s’il vous plaît. Chez mes maîtres. Il y a tout ce qu’il faut, fit-elle. Quoi ! est-il donc si mal ?

Le valet fit un geste des mains.

— Nous n’espérons même pas le mener jusqu’à la place ! Il faut demander au docteur.

Il descendit du siège et s’approcha de l’autre voiture.

— Bon ! dit le docteur.

Le valet revint vers la calèche, y jeta un coup d’œil, hocha la tête, ordonna au cocher de tourner dans la cour et s’arrêta près de Maria Kouzminichna.

— Seigneur Dieu Jésus-Christ ! prononça-t-elle.

Maria Kouzminichna proposa de porter le blessé dans la maison.

— Les maîtres ne diront rien…