Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/143

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duit, et elle consiste seulement en la négation de l’application et de la possibilité d’un projet pareil. Je tâcherai de me transporter dans cette sphère de la pensée et de l’activité où est né le projet.

Je comprends qu’actuellement, à une époque de réformes de toutes sortes en Russie, la question de l’instruction, du système de l’instruction publique, devait naturellement se poser dans les sphères gouvernementales. Le gouvernement, qui avait et a toujours l’initiative des réformes dans toutes les nouvelles institutions, devait naturellement arriver à la conviction que c’est précisément maintenant que lui incombe le devoir de l’instruction publique. Une fois cette conviction acquise, il devait aussi naturellement confier l’élaboration d’un système d’instruction publique à des fonctionnaires de divers ministères. On ne pouvait rien trouver, rien exiger de plus juste et de plus libéral que cette idée qu’à l’élaboration du projet devaient participer des représentants de toutes les administrations. (On peut seulement demander pourquoi, dans ce comité, dont le travail est beaucoup plus important que celui de l’émancipation des serfs, on n’a pas invité d’experts, comme cela s’est pratiqué pour la discussion de l’émancipation des paysans. Mais cette objection n’a pas d’importance, car selon nous, si même le comité eût nommé des experts, le projet eût été peu différent de ce qu’il est.) Il serait étrange de ma part de supposer que le peuple