Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/200

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en charabia ; enfin, heureuse est l’université où sur les cinquante professeurs un seul est respecté et aimé des étudiants.

Toutefois, quand il y avait des examens de passage, chaque année on se livrait sinon à l’étude d’une science, du moins, avant l’examen, on apprenait les cours par cœur. Maintenant cela ne se fait plus que deux fois : au passage de la deuxième année à la troisième et à la sortie de l’université. Le même sort qu’on jetait quatre fois pendant le cycle des études ne se présente plus maintenant que deux fois. L’existence des examens dans leurs conditions actuelles, — examens de passage ou de sortie, c’est la même chose — entraîne aussi l’existence des cours appris par cœur, la loterie, la disposition personnelle, l’abus du professeur, la tromperie de la part des étudiants. Je ne sais pas comment les fondateurs des universités ont fait leurs examens, mais comme le bon sens me le montre, comme je l’ai éprouvé plus d’une fois, et beaucoup en sont d’accord avec moi, les examens ne peuvent être la mesure du savoir, et ne peuvent que servir de terrain aux abus de la part des professeurs et aux tromperies grossières de la part des étudiants. Dans ma vie j’ai passé trois examens : la première année, le professeur d’histoire russe m’a fait refuser parce qu’il s’était querellé avec ma famille, et cependant je n’avais négligé aucune conférence et je