Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/422

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qu’elle devrait être, mais il ne peut commander à son âme et ne veut permettre à personne de le faire. L’enfant et l’homme ne s’impressionnent que dans l’état d’excitation, c’est donc une faute grossière d’envisager l’esprit gai de l’école comme un ennemi, comme un obstacle, et cette faute, nous la faisons trop souvent. « Mais quand cette excitation est si forte dans la classe supérieure qu’elle empêche le maître de diriger sa classe, comment alors ne pas crier après les enfants et réprimer cet esprit ? » Si c’est la leçon qui cause cette excitation, alors on ne peut rien désirer de mieux, et si cette excitation est portéée sur un autre objet, alors le coupable c’est le maître qui n’a pas su diriger cette excitation. Le but du maître, le but que tous, ou presque tous se donnent inconsciemment, est d’alimenter sans cesse cette animation et, peu à peu, de la déchaîner. Vous interrogez un élève, à ce moment un autre veut répondre : il sait la leçon. Il vous regarde les yeux largement ouverts, et peut à peine retenir ses paroles, il suit avec passion celui qui répond et ne laisse passer une seule faute. Interrogez-le en ce moment et il récitera avec enthousiasme, et ce qu’il récitera se gravera pour toujours dans sa mémoire. Mais continuez à le tenir dans cet état sans lui permettre de réciter pendant une demi-heure et il se mettra à taquiner son voisin.

Une autre expérience : sortez de la classe d’une