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LES BEAUX-ARTS





Dans le compte rendu de l’école, pour les mois de novembre et décembre, il me faut traiter deux sujets qui ont des caractères différents de tous les autres : le dessin et le chant — les beaux-arts.

Si je n’avais pas déjà cette conviction établie, que je ne sais pas ce qu’il faut enseigner et pourquoi il faut apprendre une chose plutôt qu’une autre, je devrais me demander : l’art sera-t-il utile aux enfants des paysans qui sont dans la nécessité de passer toute leur vie dans le souci du pain quotidien ? À cette question, quatre-vingt-dix-neuf pour cent répondront et répondent négativement. Et on ne peut répondre autrement. Aussitôt que pareille question est posée, le bon sens exige cette réponse : il ne doit pas être artiste, il doit labourer. S’il a des besoins artistiques, il ne pourra supporter ce travail persévérant, ininterrompu à quoi il sera astreint, et dont le non-accomplissement menacerait l’existence de l’État. En disant il, je pense à l’enfant