Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/72

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aussi ses difficultés pour apprendre par cœur les lettres et les syllabes compliquées. Elle est plus commode que les autres parce qu’elle résulte de la fusion de deux méthodes, mais elle est loin d’être parfaite, car ce n’est qu’une méthode.

Notre ancienne méthode, qui consiste à apprendre par cœur les lettres en les appelant be, ce, de, etc., ensuite à composer, en rejetant la voyelle inutile e et inversement, présente aussi des avantages et des désavantages et résulte aussi de l’union de trois méthodes. L’expérience nous a convaincu qu’il n’y a pas une seule méthode mauvaise et pas une seule bonne, que le défaut de la méthode consiste, précisément, en l’étude exclusive par elle seule, que la meilleure méthode est l’absence de toute méthode : c’est d’apprendre et d’employer toutes les méthodes et d’en inventer une nouvelle chaque fois que se présente une difficulté.

Nous avons réparti les méthodes en trois groupes. Mais cette division n’est pas essentielle ; nous ne l’avons faite que pour la clarté, et, à proprement parler, il n’y a pas de méthode et chacune renferme toutes les autres. Quiconque a enseigné à lire et à écrire, a employé à cet effet, bien qu’inconsciemment, toutes les méthodes existantes. L’invention d’une nouvelle méthode n’est que l’intuition du nouveau côté par lequel on peut prendre l’élève pour l’instruire, et c’est pourquoi la nouvelle méthode n’exclut pas l’ancienne. Non seulement elle