Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/237

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plaisant, écoutant involontairement le bruit des pas de Vronskï qui marchait près d’elle. « Mais que m’importe ! » pensa-t-elle ; et elle se mit à demander à son mari comment s’était comporté Serioja en son absence.

— Ah ! parfaitement ! Mariette dit qu’il a été très gentil, très doux et… je dois te le dire… il n’était pas très attristé de ton absence, ce n’est pas comme ton mari. Mais encore une fois merci d’avoir avancé ton retour d’un jour. Notre chère samovar sera enchantée.

Il appelait ainsi la célèbre comtesse Lydie Ivanovna qui toujours et à tout propos s’agitait et entrait en ébullition.

— Elle s’est informée de toi, et, sais-tu, je te donnerai un conseil, tu ferais bien d’aller chez elle aujourd’hui ; tu sais que son cœur souffre à tout propos. Maintenant, pour augmenter ses soucis, elle se préoccupe de la réconciliation des Oblonskï.

La comtesse Lydie Ivanovna était l’amie d’Alexis Alexandrovitch et le centre d’un certain monde de Pétersbourg, que, pour son mari, Anna était obligée de fréquenter.

— Mais je lui ai écrit.

— Oui, mais elle a besoin de connaître tous les détails. Va chez elle, mon amie, si tu n’es pas trop fatiguée. Eh bien, Kondratï te donnera la voiture et moi je file au comité. Enfin, je ne dînerai plus seul, fit Alexis Alexandrovitch, cette fois sans