Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/338

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Lévine irrité fit un geste de la main et se dirigea vers les hangars pour examiner l’avoine, et de là à l’écurie.

L’avoine n’était pas encore gâtée, mais les ouvriers la retournaient avec des pelles tandis qu’on pouvait la faire glisser directement à l’étage inférieur.

Il donna les ordres conséquents et prit deux des ouvriers pour ensemencer le trèfle.

Son dépit contre le gérant tomba ; la journée était si belle qu’on ne pouvait pas se fâcher.

— Ignate ! cria-t-il au cocher qui, les manches retroussées, lavait la voiture près du puits. Selle-moi…

— Qu’ordonnez-vous de seller ?

— Eh bien, Kolpik, s’il te plaît.

— Bien.

Pendant qu’on sellait le cheval, Lévine appela de nouveau le gérant qui se tenait à proximité afin de se réconcilier avec son maître, et il se mit à lui parler des futurs travaux de printemps et de ses projets d’exploitation.

— Il faut commencer à fumer plus tôt pour que tout soit fini de bonne heure. Et il faut nécessairement labourer les champs les plus éloignés, pour qu’ils soient tout prêts ; les fauchages seront rangés partout, mais pas à moitié ; il faudra louer des ouvriers.

Le gérant écoutait attentivement et faisait des