efforts visibles pour approuver les projets du maître, mais il gardait un air désespéré et triste que Lévine connaissait et qui toujours l’agaçait. Cet air semblait dire : tout cela est bon, mais nous verrons ce que Dieu voudra.
Rien n’attristait tant Lévine que cet air ; mais il était commun à tous les gérants qu’il avait eus. Tous écoutaient de la même façon ses propos, c’est pourquoi il ne s’en fâchait plus ; mais il s’en attristait et se sentait encore plus excité par la lutte contre cette malheureuse inertie qu’il ne pouvait appeler autrement que « comme Dieu voudra » et qui toujours lui faisait obstacle.
— Comment arriverons-nous, Constantin Dmitritch ? dit le gérant.
— Pourquoi n’y arriverons-nous pas ?
— Il faut absolument embaucher encore quinze journaliers et, comme toujours, ils ne viennent pas. Aujourd’hui, il en est venu qui ont demandé soixante-dix roubles pour l’été.
Lévine se tut. De nouveau cette force s’imposait à lui. Il savait que malgré tous ses efforts, il ne pouvait louer plus de quarante journaliers à un prix raisonnable et cependant il ne pouvait ne point lutter.
— Envoyez à Soura, à Tchéfirovka, s’ils ne viennent pas. Il faut chercher.
— J’enverrai, dit tristement Vassili Feodorovitch. Mais les chevaux sont fatigués.