Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/437

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jour-là et fut étonné de sa visite ; il le fut encore davantage quand le médecin l’interrogea sur sa santé, l’ausculta et lui palpa le foie.

Alexis Alexandrovitch ne savait pas que son amie Lydia Ivanovna, ayant remarqué que cette année sa santé n’était pas bonne, avait demandé au docteur de l’aller voir et de l’examiner : « Faites cela pour moi ! » lui avait dit la comtesse Lydia Ivanovna.

— Je le ferai pour la Russie, comtesse, avait répondu le docteur.

— Excellent homme ! avait répliqué la comtesse Lydia Ivanovna.

Le docteur se montra peu satisfait d’Alexis Alexandrovitch. Il lui trouva le foie très gonflé, l’appétit très diminué, et jugea le résultat des eaux nul. Il lui prescrivit de prendre le plus possible d’exercice, de travailler de tête le moins possible, et, principalement, d’éviter toute contrariété, ce qui précisément pour Alexis Alexandrovitch était aussi impossible que de ne pas respirer ; et le médecin partit en laissant à Alexis Alexandrovitch l’impression désagréable d’une mauvaise nouvelle, à laquelle il ne pouvait rien.

En sortant, le docteur rencontra sur le perron M. Sludine, le chef de cabinet d’Alexis Alexandrovitch. Ils étaient camarades de l’Université et bien que se voyant peu ils avaient l’un pour l’autre beaucoup d’estime et de sympathie ; c’est pourquoi