Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VI

Quand Oblonskï demanda à Lévine la raison de son voyage, celui-ci rougit et s’emporta contre lui-même, furieux d’avoir rougi et de n’avoir pu lui répondre : « Je suis venu pour demander la main de ta belle-sœur ! » puisque c’était là le seul but de son voyage. Les familles Lévine et Stcherbatzkï appartenaient à la vieille noblesse de Moscou et avaient toujours entretenu des relations amicales et suivies. Ces liens s’étaient encore resserrés pendant les études de Lévine à l’Université. Il s’était préparé aux examens avec le jeune prince Stcherbatzkï frère de Dolly et de Kitty, et ils avaient fait ensemble leurs études universitaires. À cette époque Lévine venait souvent chez les Stcherbatzkï dont il aimait la maison. Si étrange que cela puisse paraître, Constantin Lévine aimait toute la maison des Stcherbatzkï, et principalement la partie féminine