Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
II
En rentrant chez lui Vronskï trouva un billet d’Anna :
« Je suis malade et malheureuse, écrivait-elle. Je ne puis sortir mais je ne puis non plus rester davantage sans vous voir. À sept heures Alexis Alexandrovitch va au Conseil ; il y restera jusqu’à dix heures. »
Cette invitation à venir chez elle, malgré la défense expresse de son mari de le recevoir, lui parut étrange ; néanmoins, après un moment d’hésitation, il résolut d’y aller. Cet hiver, Vronskï avait été promu colonel ; il avait quitté le régiment et vivait seul.
Après le déjeuner, il s’allongea sur son divan ; au bout de quelques minutes ses idées s’obscurcirent, le souvenir des scènes répugnantes auxquelles il avait assisté les jours précédents se con-