Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol16.djvu/364

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Soudain, le visage de Lévine s’illumina. Il avait compris ce que les lettres signifiaient : « Alors je ne pouvais répondre autrement. »

Il la regarda interrogativement, timidement.

— Seulement alors ?

— Oui, répondit son sourire.

— Et… m… maintenant ?

— Eh bien, lisez. Je vais écrire ce que je désirerais le plus.

Elle écrivit : q. v. p. o. e. p. c. q. f. Cela signifiait : « Que vous pussiez oublier et pardonner ce qui fut. »

Il saisit la craie d’une main tremblante, et la cassant, il écrivit les premières lettres de la phrase suivante : « Je n’ai rien à oublier, rien à pardonner. Je n’ai jamais cessé de vous aimer. »

Elle le regarda et son sourire s’arrêta.

— J’ai compris, dit-elle tout bas.

Il s’assit et écrivit encore une longue phrase. Elle la comprit toute, sans lui rien demander. Puis elle prit la craie et répondit aussitôt.

Tout d’abord, il ne pouvait comprendre ce qu’elle avait écrit et la regardait souvent… Le bonheur l’étourdissait. Il ne pouvait se représenter les mots qu’elle pensait, mais dans ses yeux brillants de bonheur il comprit tout ce qu’il devait savoir. Et il écrivit trois lettres. Mais avant qu’il eût achevé elle comprit, et termina elle-même la demande puis répondit : « Oui. »