Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/247

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— Tu oublies toujours ton état, Kitty ; il est imprudent de crier ainsi, dit la vieille princesse, sortant précipitamment du salon.

Varenka, en entendant la voix de Kitty et la réprimande de sa mère, revint vivement sur ses pas. Son regard, ses mouvements, l’incarnat de son visage animé montraient qu’il se passait en elle quelque chose d’extraordinaire. Kitty savait ce que c’était et l’observait attentivement. Elle ne l’avait appelée que pour lui donner mentalement sa bénédiction, car un événement important, selon elle, devait s’accomplir ce jour même, durant la promenade dans le bois.

— Varenka, je serais très heureuse si certaine chose arrivait aujourd’hui, lui murmura-t-elle en l’embrassant.

— Venez-vous avec nous ? demanda Varenka à Lévine, feignant de n’avoir pas compris ce qu’on lui disait.

— Oui, jusqu’aux granges, et je resterai là.

— Quel plaisir trouves-tu à aller là-bas ? demanda Kitty.

— C’est nécessaire. Je dois examiner de nouvelles charrettes.

— Et toi, où seras-tu ?

— Sur la terrasse.