à tout pour le calmer, pour dissiper les souffrances qu’il éprouvait.
— Comprends donc l’horreur et le ridicule de ma situation, continua-t-il d’une voix désespérée ; il est chez moi, et à vrai dire, à part cette sotte galanterie et l’habitude de s’asseoir sur sa jambe, je n’ai rien à lui reprocher. Il se croit certainement le ton le plus exquis, je suis donc forcé de me montrer aimable avec lui…
— Mais, Kostia, tu t’exagères les choses, dit Kitty, fière, au fond de son cœur, de cet amour passionné qui s’exprimait dans sa jalousie.
— Le plus terrible c’est que lorsque tu es pour moi une créature sacrée… que nous sommes si heureux, ce misérable… non, pas misérable… pourquoi l’insulterais-je… je n’ai rien à dire de lui… mais pourquoi notre bonheur serait-il à sa merci ?
— Écoute, je crois savoir ce qui t’a contrarié, commença Kitty.
— Quoi ! quoi ?
— Tu nous as observés pendant le souper, quand nous causions.
— Eh bien ? Eh bien ? fit Lévine troublé.
Et elle lui raconta le sujet de leur entretien. Elle suffoquait d’émotion. Lévine restait silencieux ; ensuite il regarda son visage pâle, effrayé, et, tout à coup se prit la tête à deux mains.
— Kitty, je t’ai fait souffrir ! Ma chérie, pardonne