Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/292

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Enfin la porte s’ouvrit avec fracas pour laisser passer Crac, le pointer de Stépan Arkadiévitch, précédant son maître qui parut le fusil à la main et le cigare aux lèvres.

— Tout beau ! Tout beau ! Crac ! cria-t-il gaiement à son chien qui lui jetait les pattes sur le ventre et la poitrine et s’accrochait à la gibecière.

Stépan Arkadiévitch portait un pantalon usé et un paletot court ; il avait sur la tête une sorte de vieux chapeau, mais son fusil était du plus récent modèle et son carnier ainsi que sa cartouchière, qui cependant n’étaient pas neufs, étaient de la meilleure qualité.

Vassenka Veslovski comprit que le dernier mot de l’élégance pour un chasseur était d’être négligemment habillé, mais d’avoir un attirail de chasse d’une bonne fabrique. Il le comprit en voyant Stépan Arkadiévitch en vêtements usés qui gardait l’air d’un seigneur élégant et bien nourri, et il se promit d’en faire son profit à la prochaine occasion.

— Eh bien ! et notre hôte ? demanda-t-il.

— Il a une jeune femme, répondit en souriant Stépan Arkadiévitch.

— Et quelle charmante femme !

— Il était tout prêt ; il sera probablement rentré chez elle.

Stépan Arkadiévitch avait deviné juste. Lévine