Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/112

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trois personnes », par la raison que le mot hypostase était employé par les premiers au lieu du mot πρόσωπον, persona, et par les derniers pour οὐσία, substantia, essence (p. 198, 199.)

Il est dit ensuite que si, au commencement, on emploie différemment, ou plutôt indifféremment les mots οὐσία et ὑπόστασις, au vie siècle et dans les siècles suivants il paraît tout à fait admis d’employer ὑπόστασις envers trois et, οὐσία envers un. De sorte que si j’avais la moindre espérance de recevoir l’explication du mot « personne », de la façon de comprendre comment 1 = 3, après cette exposition des Pères, j’ai compris qu’une telle définition (nécessaire pour comprendre la Trinité) n’existe pas, qu’il n’y en a pas. Les Pères employaient des mots sans leur attribuer aucune importance, c’est pourquoi ils se servaient indifféremment tantôt de l’un, tantôt de l’autre, et enfin se mirent d’accord non sur les conceptions mais sur les mots.

C’est ce que confirme le passage suivant :

Mais pendant que les docteurs orthodoxes de la foi ne différaient entre eux que sur des mots, professant invariablement un Dieu unique dans la trinité, et la trinité dans l’unité (p. 200).

C’est-à-dire que sans aucune explication, on admet une fois pour toutes que 1 = 3 et 3 = 1. Alors que les Saints Pères confessaient ainsi :

Les hérétiques renversaient jusqu’à la pensée du