Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/116

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ne sont qu’un et ne sont distincts que dans les conceptions de notre entendement (ἐπίνοια). En effet, nous connaissons un seul Dieu, et ce n’est que dans les attributs de paternité, de filialité et de procession que nous voyons entre eux une différence… Dans la Divinité, qui est infinie, on ne saurait admettre, comme en nous, ni distance, parce que les hypostases existent l’une dans l’autre, non confondues, mais unies, suivant la parole du Sauveur : « Je suis en mon Père et mon Père est en moi » (Jean, xiv, 11) ; ni différence de volonté, de détermination, d’action, de force, et de quoi que ce soit qui constitue en nous une différence réelle et intégrale ; à cause de cela, nous reconnaissons le Père, le Fils et le Saint-Esprit, non pour trois Dieux, mais pour un seul Dieu en la très sainte Trinité. Là aussi est renfermée toute l’incompréhensibilité du mystère de la très sainte Trinité, consistant en ce que les trois personnes divines, indépendantes l’une de l’autre, ne fait qu’un par leur essence et sont tout à fait inséparables ; mais si elles existaient chacune à part, comme font trois individus choisis à volonté parmi les créatures, il n’y aurait là pour nous rien d’incompréhensible. La Divinité est unité et trinité, ô glorieuse relation ! Unies par leur essence, les personnes se distinguent par leurs attributs individuels ; ce qui est indivisible se divise ; ce qui est un se triple ; ceci est le Père, le Fils et l’Esprit vivant, conservant toutes choses » (p. 202-204).

Voilà donc toute cette doctrine, toute cette vérité révélée par Dieu, révélée dans toute sa plénitude « pour mon salut. » « La divinité est unité et trinité ; ô glorieuse relation ! » Et l’exposition est terminée ; il n’y a aura pas d’autres explications… Et c’est ce que, par l’intermédiaire de l’Église, me dit mon Père, Dieu, à moi son fils, qui cherche de