Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/134

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aux supplications de ses enfants qui cherchent la vérité !

Tout au contraire, la saine raison ne peut se défendre de reconnaître cette idée comme éminemment vraie et exempte de toute espèce de contradiction. Elle n’en saisit point la signification intrinsèque ; mais des témoignages extérieurs la lui montrent clairement enseignée par le Très-Haut lui-même dans la révélation chrétienne, et elle sait que Dieu est le Dieu de vérité (p. 252).

On ne peut comprendre ce qui est dit, mais c’est « ce que montrent clairement des témoignages extérieurs », de sorte qu’on peut, sans comprendre, répéter les paroles que dit la théologie. Mais dans ce cas, comme nous le voyons, nous ne trouvons ni ces témoignages sûrs, ni même aucun témoignage. Nulle part, dans la Sainte Écriture, il n’est dit que l’Esprit de Dieu est la troisième personne. Que Moïse ait écrit que Dieu a dit de lui-même : « Créons. » cela ne peut s’appeler un témoignage sûr. Le fait que dans l’entretien de Jésus-Christ, chez Jean, le mot Saint-Esprit est dit une fois, en parlant de la vérité, ce n’est pas là non plus un témoignage sûr. Le fait qu’on baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, n’est pas non plus un témoignage. Le verset faux, de l’Épitre de Jean, non seulement n’est pas un témoignage au profit de la trinité, mais la preuve claire qu’il n’y a pas et qu’il n’y avait pas de preuves semblables, et que ceux qui l’ont voulu prouver le sentaient eux-mêmes. Des témoignages extérieurs,