Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monde de la science. Mais imaginons-nous que l’auteur de la théologie, ce qui est très probable, soit sacré, dans trois siècles, Père de l’Église ; ses paroles seront alors la confirmation du dogme. Cinq cents ans plus tard, Dieu faisant vibrer la matière, pourra devenir aussi un dogme. Cette considération peut seule expliquer qu’on tienne maintenant pour dogme des paroles étranges et absurdes.

§ 79. Origine de chaque homme, et particulièrement origine de l’âme.

« Dieu n’en est pas moins le créateur de chaque homme en particulier. Il n’y a ici qu’une seule différence : c’est que Dieu créa Adam et Ève immédiatement, tandis qu’il créa médiatement tous leurs descendants par la vertu de la bénédiction qu’Il donna à nos premiers parents, aussitôt après les avoir formés en leur disant : « Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre (p. 532).

Suivent les textes de l’Écriture sainte, puis la définition exacte par l’Église, du moment où Dieu créa l’âme humaine.

« La Sainte Église, ayant foi à la divine Écriture, enseigne que l’âme est formée en même temps que le corps, entendant par là, non qu’elle reçoit l’existence de la même semence dont est formé le corps, mais que, par la volonté du Créateur, elle vient animer le corps au moment de sa formation » (p. 533).

Quand se passe cette création de l’âme, l’auteur n’en dit rien. Comme explication nous trouvons plus loin :