Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/217

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Il est impossible de laisser passer cela. Les termes de cette définition forment une série de contradictions intérieures. La conception de la nature unie à Dieu exclut la conception de Dieu, puisque l’esprit illimité ne peut avoir de nature. « Deux natures en lui ne forment qu’une hypostase ». Et « l’hypostase » ne peut avoir aucun sens, puisque ce mot n’a pas de signification dans la langue et n’a reçu aucune définition. Dans ce dogme il n’y a point de sens raisonnable ; mais comme tous les autres, il s’appuie sur l’Église, « l’Église sainte et infaillible ». Or depuis qu’elle existe, depuis le commencement même, l’Église affirme ce dogme. Il est exprimé dans la sainte tradition et dans la sainte Écriture. Ainsi dit la théologie. Examinons si cela est vrai. Bien que j’aie résolu de passer rapidement toute cette seconde partie, je sens qu’il est nécessaire de s’arrêter sur ce passage des preuves que Christ est Dieu, car ce passage, bien que placé au milieu, comme pour expliquer les vérités postérieures, est en réalité la base du dogme de la trinité exposé au commencement, et s’il existe un dogme de la Trinité, il ne découle que de la reconnaissance de la divinité du Christ. C’est seulement après que lui est adjointe la troisième personne : le Saint-Esprit.

L’origine de l’affirmation que Dieu n’est pas un, mais a des personnes, provient de la divinité du Christ. Le § 133 : Le Seigneur Jésus a la nature di-