Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/237

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semblables, qu’on parle ici de la gloire de Dieu et de Jésus-Christ, ces paroles sont données comme preuve de la divinité du Christ.

Enfin le dernier passage : Rom., ix, 15, est lu de telle façon que Christ est appelé Dieu béni, parce qu’on omet la ponctuation qui devrait être après les paroles : « Christ selon la chair. » Ici, il faut un point, après la louange ordinaire à Dieu : « qui est Dieu au-dessus de toutes choses, béni éternellement. Amen ! » Cette faute consciente fournit une preuve de la divinité du Christ. Dans tous les livres sur Christ on parle de lui comme des prophètes et même on ne dit pas : Fils de Dieu : (υἱὸς τοῦ θεοῦ) mais : παῖς τοῦ θεοῦ, ce qui signifie plutôt serviteur de Dieu.

Voilà toutes les preuves.

Évidemment, ce ne sont pas des preuves, mais une réunion de mots pouvant servir à l’affirmation d’une proposition qui n’a de base ni dans les Évangiles ni dans les Épitres. Quiconque a étudié la Sainte Écriture et connaît dans l’original les critiques de l’Écriture et l’Histoire de l’Église sait pertinemment qu’au premier siècle du christianisme, où il n’existait encore que les épitres et les évangiles, il n’était même pas fait allusion au dogme de la divinité du Christ. Le meilleur démenti aux preuves de l’Église sur la divinité du Christ ce sont toutes ces tentatives vaines pour trouver quelque chose ressemblant à une preuve.