Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/255

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pas le faire parce que cette loi est chère et importante à chacun. C’est pourquoi elle ne reconnaît cette loi qu’en paroles (et encore très vaguement), et elle oriente ses raisonnements pour prouver la réalité de la rédemption, par conséquent l’inutilité de la loi. La loi de Christ, dans cette exposition, est quelque chose de superflu qui ne découle pas nécessairement de la question, qui n’est pas liée avec la marche du raisonnement, et qui, par suite, tombe d’elle-même. Cela se voit à la façon de formuler le titre : « De la consommation de notre salut par Notre-Seigneur Jésus-Christ ou du mystère de la Rédemption », à la division du chapitre dans lequel la doctrine morale n’occupe qu’une toute petite place, et au nombre même des pages consacrées à ce sujet.

Article 2. — De la consommation de notre salut par Notre-Seigneur Jésus-Christ ou du mystère de la Rédemption. — § 143. Comment le Seigneur Jésus consomma notre salut. — Notre salut, Christ l’a accompli comme Christ-oint. Les oints, ce sont les prophètes, les archiprêtres, les rois. De cela, la théologie tire la conclusion que Christ était prophète, grand prêtre et roi. En conséquence, le salut par Christ, son assistance aux hommes, est divisée en trois sections : prophétique, pontificale, royale. Pourquoi une pareille division au moins étrange ? Pourquoi donner à Christ le nom de roi, qui lui convient si peu, nom que Dieu, Christ, ou n’importe