Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/264

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afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean, iii, 14, 15) (p. 160).

Il est dit : « Que le Fils de l’homme soit élevé. » (ὑψωθῆναι). Comment cela peut-il signifier la rédemption par Dieu du genre humain ? En lisant tout l’entretien avec Nicodème, on comprend clairement que cela ne peut signifier rien de pareil. Cela signifie ce que signifient les paroles mêmes : le Fils de l’homme (Christ désignant par ce mot Fils, soi-même, comme homme, et l’homme en général), que le Fils de l’homme doit être élevé comme le serpent d’airain de Moïse. Par quelle voie de la pensée peut-on arriver à voir en cela la mort sur la croix, ou, ce qui est plus étonnant encore, la Rédemption ?

Le passage cité ensuite comme preuve est celui où Jean dit :

« Voici l’Agneau de Dieu ; voici celui qui prend les péchés du monde. » (Jean, i. 29) (p. 161).

ἴδε ὁ ἀμνὸς τοῦ θεοῦ ὁ αἴρων τὴν ἁμαρτίαν τοῦ κόσμου qu’on ne peut traduire autrement que : L’agneau qui ôte, qui enlève les péchés du monde, et non qui « prend », et encore dans la nouvelle version on ajoute « sur lui. » Et c’est ce faux qui est cité comme preuve.

Puis vient comme preuve le verset de Matthieu.

« Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi,