Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/308

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affection pour eux, et il est évident qu’elles n’ont rien de commun avec le passage duquel on les a rapprochées et encore moins avec l’établissement de la hiérarchie.

La deuxième preuve :

2o À ceux-là seulement Il donna l’ordre et le pouvoir d’enseigner tous les peuples, de leur administrer les saints sacrements et de conduire les croyants au salut. (Matth., xxviii, 19 ; Luc, xxii, 19 ; Matth., xviii, 18) (p. 247).

Ces versets ne sont pas tous cités ; les voici :

« Allez donc, et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » (Matth., xxviii, 19). « Puis il prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous, faites ceci en mémoire de moi. » (Luc, xxii, 19.) « Je vous dis en vérité que tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » (Matth., xviii, 18.)

La théologie ne cite que les chiffres des versets, non les versets eux-mêmes, sachant qu’ils ne confirment pas que Christ ait donné à quelqu’un le pouvoir exclusif d’enseigner les nations. De pouvoir il n’est pas question, pas plus que des sacrements. On y parle du baptême, mais sans dire que le baptême, ni la rupture du pain soit un sacrement et que ces actions appartiennent à la hiérarchie.