Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/353

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mière ? Il éclaire effectivement tout homme ; mais quelques-uns, fermant volontairement les yeux de leur âme, ne veulent pas recevoir les rayons de sa lumière ; en ce cas, s’ils restent dans les ténèbres, cela ne tient point à la nature de la lumière, mais au malheur de ceux qui se privent volontairement du don. Car la grâce a été répandue sur tout le monde… et ceux qui ne veulent pas se prévaloir de ce don n’ont, en toute justice, qu’à s’imputer à eux-mêmes leur aveuglement.

Saint Ambroise : « Lui, comme le soleil de justice, s’est levé pour tous, a souffert pour tous, est ressuscité pour tous… Si quelqu’un ne croit pas en Jésus, celui-là se prive lui-même du bienfait universel. » Le bienheureux Augustin : « Dieu n’a pas envoyé son fils dans le monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par Lui. » (Jean, iii, 17.) Il en est ainsi du céleste Médecin ; il est venu guérir le patient, et celui qui ne veut pas remplir les prescriptions du Médecin court de lui-même à sa perte. Le Sauveur est venu dans le monde ; pourquoi est-il appelé Sauveur du Monde, sinon parce que son but est de sauver le monde et non de le condamner ? Si vous ne voulez pas être guéri par Lui, vous serez vous-même votre juge. » (pp. 330-331).

Auparavant, aux conciles, on avait dit : celui qui affirme que Dieu attend notre consentement pour la purification de nos péchés, que l’homme peut choisir le bien, n’a pas raison. Ici, tout d’un coup, il résulte que l’homme précisément doit choisir.

Ensuite vient le § 192 qui doit prouver qu’il y a la prédestination et qu’il n’y a pas la prédestination.