Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à toutes ces opérations et nous repoussons le secours divin.

Ainsi, bien que la foi soit excitée en nous par la grâce prévenante et qu’elle soit par son commencement même un don de Dieu, à peine a-t-elle pris vie en nous qu’avec notre libre assentiment elle devient de notre fait l’instrument capital au moyen duquel nous recevons réellement dans notre âme la grâce salutaire, « et toutes choses qui regardent la vie et la piété » (ii Pierre, i, 3). C’est la première condition pour notre régénération, notre sanctification et notre salut par la grâce.

Ce qui peut déjà faire comprendre la valeur de la foi, et son imputabilité, c’est que, quoiqu’elle soit produite en nous dans le principe par une opération de la grâce prévenante, elle ne laisse pas cependant de dépendre aussi de nous, soit comme obéissance volontaire à la voix de la grâce qui nous appelle à Jésus-Christ, soit comme soumission volontaire de notre raison et de toutes les facultés de notre âme aux vérités révélées et à l’économie divine de notre sanctification, soit enfin comme abandon volontaire de nous-mêmes à la direction de Notre-Seigneur Jésus (pp. 359-360).

Qui provoqua cet accord libre ? Comment se fait la soumission de la raison ?

« La naissance dans la nature, dit Théodoret, n’exige pas la participation de celui qui naît, mais la naissance dans la foi exige l’agrément de Celui qui engendre et de celui qui est engendré. Car, le prédicateur crût-il même véritablement, si l’auditeur recevait sans foi sa prédication, il n’y aurait point harmonie entre les deux. » (p. 360)

Jusqu’ici je regardais la foi comme le fondement de toute l’activité de l’homme, et maintenant on me