Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/380

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d’autres termes, que Christ a établi le dogme des sacrements, c’est-à-dire a affirmé que se plonger dans l’eau, ou manger et boire et du pain et du vin, cela communique à l’âme de celui qui accomplit ces actions une force particulière.

Pour prouver l’origine divine du dogme des sacrements, il faut montrer que Christ attribuait à ces actions extérieures, indiquées par la hiérarchie, les vertus qu’elle leur attribue en les appelant sacrements. Or, il n’y a ni indice, ni allusion à une semblable interprétation des sacrements par le Christ. En affirmant que Christ a ordonné de se plonger dans l’eau ou de souper en sa mémoire, la hiérarchie n’a aucun motif d’affirmer que Christ a établi les sacrements du baptême et de l’eucharistie, avec la signification que la hiérarchie leur attribue et que la doctrine du Christ ne saurait admettre.

Ainsi, le paragraphe 202 prouve la divinité de l’institution du baptême, comme sacrement, parce que Christ a dit à ses disciples :

« Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc et instruisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer toutes les choses que je vous ai commandées. Et assurez-vous que je serai toujours avec vous jusqu’à la consommation des siècles. « (Matth., xxviii, 19-20.)

« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné. » (Marc, xvi, 16 ; comp. Lettr. des Patr. d’Or. sur la foi orth., art. xv.) (p. 379).