Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/387

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l’Onction ; à qui et quand ce sacrement doit être administré. Le prêtre, et non l’évêque seul, a ce droit. C’est pourquoi les catholiques ont tort, ce qui est prouvé avec force détails.

§ 212. — Idée du sacrement de l’Eucharistie ; sa supériorité sur les autres sacrements et ses diverses dénominations.

Par le sacrement du Baptême nous entrons dans le royaume de grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, purs, justifiés, régénérés pour la vie spirituelle. Le sacrement de l’Onction de Chrême nous communique les grâces indispensables pour nous fortifier et nous avancer dans cette vie. Enfin, dans le même but, le sacrement de l’Eucharistie nous offre l’aliment et le breuvage du salut, la pure chair et le pur sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et en y participant nous nous unissons de cœur avec la Source même de la vie (Ps. xxxv, 9) (p. 435).

Ce sacrement, par lequel nous nous unissons à Dieu, surpasse tous les autres :

1o Il est supérieur par la surabondance du mystère et de son incompréhensibilité. Dans les autres sacrements on ne peut comprendre que la grâce divine agisse invisiblement sur l’homme sous une forme visible déterminée, et que la matière même du sacrement, l’eau, par exemple dans le Baptême, le saint chrême, dans l’Onction, demeure invariable. Ici, au contraire, la matière même du sacrement est changée : tout en conservant leur forme le pain et le vin sont changés, par un miracle, en vrai corps et vrai sang de Notre-Seigneur ; puis, une fois qu’ils ont été reçus par les croyants, ils produisent invisiblement en eux leurs effets de grâce et de bénédiction.

2o Il est supérieur aussi par la surabondance de